Le salaire minimum sera haussé de 0,60 $ l’heure à compter du 1er mai 2020 pour atteindre 13,10 $ l’heure, a annoncé le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale, Jean Boulet.
Cette mesure va bénéficier à 409 100 personnes, dont 235 700 femmes, a-t-il précisé en point de presse à l’Assemblée nationale, mercredi.
Cette hausse représente une augmentation de 4,8 % du salaire minimum, soit plus du double du taux d’inflation de 2,2 % prévu par le gouvernement Legault.
«Donc, ça va donner une rémunération qui est équitable aux salariés, leur permettant de préserver et d’augmenter leur pouvoir d’achat, contribuant aussi à la lutte à la pauvreté», s’est félicité Jean Boulet.
Grâce à cette hausse du salaire minimum, celui-ci représentera environ 50 % du salaire moyen au Québec pour la période 2020-2021, un objectif que s’était fixé le ministre du Travail.
Jean Boulet a aussi vanté les effets positifs d’une hausse du salaire minimum sur le taux d’emploi, particulièrement chez les jeunes. En comparant les six premiers mois de 2018 et de 2019, entre lesquels le salaire minimum avait été haussé de 12 $ à 12,50 $ l’heure, le taux d’emploi des jeunes de 15 à 24 ans est passé d’à peu près 65 % à 68 %, a-t-il expliqué.
«Donc, il y a un effet incitatif qui est réel, qui est concret et qui est mesurable», a ajouté le ministre.
À noter, le salaire minimum payable aux employés rémunérés au pourboire sera quant à lui haussé de 0,40 $ l’heure pour atteindre 10,45 $ l’heure.
Les cueilleurs de framboises et de fraises sont aussi concernés par cette hausse alors qu’ils gagneront respectivement 3,89 $ (+ 0,18 $) et 1,04 $ (+0,05 $) pour chaque kilogramme récolté.
Le porte-parole de Québec solidaire en matière de travail, Alexandre Leduc, a reproché au gouvernement Legault «d’être plus cheap que les libéraux avec son augmentation de 60 centes qui maintient encore les travailleurs et les travailleuses bien en dessous d’un salaire viable».
Son parti milite pour l’instauration d’un salaire minimum à 15 $ l’heure.
Un demi-million de Québécois ont eu recours aux banques alimentaires chaque mois en 2019, dont plusieurs ont pourtant un emploi, a souligné Alexandre Leduc qui juge intolérable la situation actuelle.
Tout en rappelant qu’elle soutient les initiatives du gouvernement pour lutter contre la pauvreté, la Fédération canadienne de l’entreprise dit craindre les effets de cette hausse du salaire minimum sur les entrepreneurs propriétaires de PME.
«La hausse proposée de 4,8 % du salaire minimum est presque aussi importante que leur marge de profit et s’ajoute aux autres charges sociales payées par l’employeur. Pour atténuer cette pression financière, c’est souvent l’entrepreneur lui-même qui va travailler davantage ou diminuer son propre salaire», a indiqué le vice-président de la FCEI, François Vincent.